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90 jours après, la pollution résiduelle tue encore !
Avec le retour des beaux jours, les oiseaux migrateurs reviennent dans notre région avec l’espoir d’y trouver les conditions idéales pour pouvoir procréer et élever dans de bonnes conditions leur progéniture. Hélas, la Mutche est un piège mortel pour les espèces fréquentant de manière habituelle la roselière, mais aussi pour les passereaux qui recherchent auprès des Etangs des mares et hauts fonds pour se désaltérer ou prendre un bain.
La pollution résiduelle en plastifiant encore visible dans les végétations de bords de l’Etang et dans la roselière, constitue un piège redoutable pour les passereaux de passage et les résidents habituels des roselières que sont entre autres les Foulques macroules, les grèbes, les Rousserolles turdoïdes et effarvattes, les poules d’eau, marouettes ponctués et râle d’eau, Bruant des roseaux et Locustelle tachetée. Nombreuses sont les espèces qui fréquentent en été cette roselière de la Mutche où l’année dernière on avait pu constater la reproduction du blongios nain, la présence du héron pourpre et du butor étoilé. Les abords arbustifs sont habituellement fréquentés par la fauvette à tête noire, le rossignol et les merles. Les Hérons cendrés nichent dans les arbres mais se nourrissent les pieds dans l’eau tout comme la grande aigrette. La roselière constitue le dortoir de nombreuses espèces comme les hirondelles, les bergeronnettes, nous attendons donc avec anxiété l’arrivée de ces visiteurs de printemps et de bien d’autres encore.
Les oiseaux risquent de s’engluer dans les nappes résiduelles dans la roselière et de perdre leur capacité de vol et donc de se nourrir. Les jeunes foulques et grèbes très vulnérables à la naissance ne survivront pas s’ils sont englués.
Ce dernier WE des adhérents de l’AISE ont pu observer une dizaine d’étourneaux Sansonnets et deux merles englués dont certains dans l’incapacité de voler. Deux Etourneaux ont été retrouvés morts ce dimanche. Ce constat fait 90 jours après la pollution accidentelle en provenance de REHAU est très alarmant non seulement pour la gente ailée, mais aussi pour les batraciens et les insectes qui interviennent dans la chaîne alimentaire.
En ce qui concerne les poissons, s’il semble à l’heure actuelle s’accommoder de cette pollution, il reste à en observer les conséquences lors du réchauffement de l’eau.
Les opérations de pompage et de récupération du plastifiant par REHAU ont été utiles mais n’ont pas permis de nettoyer totalement l’Etang, il y aura donc encore des victimes.
Les associations de protection de la nature n’ont aucune autorisation d’intervenir de quelque manière qui soit sur cet Etang, elles ne peuvent qu’observer, alerter, signaler et compter les victimes. Nous veillerons à ce que les mesures soient prises pour que ce type de pollution ne puisse plus se reproduire.
Il est à signaler qu’un arrêté préfectoral vient d’être pris en date du 1er mars 2011 qui impose à la société REHAU un ensemble de mesures et d’actions afin d’éviter toute pollution du milieu naturel issue du fonctionnement normal ou suite à un accident dans l’enceinte de l’usine. Cet arrêté préfectoral est consultable en Mairie de Morhange où il est affiché tout comme dans l’enceinte de l’usine REHAU.
Il s’agit là de mesures de bon sens, que nous ne pouvons que saluer. Il reste par contre d’autres risques de pollution de l’Etang que ces mesures ne couvrent pas(voir notre précédent article), nous aurons l’occasion de les évoquer lors de notre prochaine réunion en préfecture prévue le 25 mars.